Octávio Frias de Oliveira
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Octávio Frias de Oliveira (Rio de Janeiro, , ) est un chef d’entreprise brésilien, célèbre pour avoir transformé Folha de S.Paulo — qu’il a acheté en , en société avec Carlos Caldeira Filho — un des plus grands et un des plus influents médias du pays. Frias a fait du journal la base du conglomérat qui aujourd’hui comprend le UOL, le plus grand portail internet du pays, le journal Agora São Paulo, l’institut Datafolha, la maison d’édition Publifolha, le label Três Estrelas, l’imprimerie Plural et, en partenariat avec les organisations Globo, le quotidien économique Valor Econômico.
Les premières années
[modifier | modifier le code]Avant-dernier des neuf enfants du couple Luiz Torres de Oliveira et Elvira Frias de Oliveira, Octavio Frias de Oliveira nait à Copacabana, le . Frias appartient à une famille traditionnelle de Rio de Janeiro : son arrière-grand-père fut le baron de Itambi, politicien influent pendant le Second Royaume.
En 1918, son père, juge à Queluz (SP), demande une licence pour travailler avec l’industriel Jorge Street. La famille déménage à São Paulo et Frias étudie au collège São Luís. Frias perd sa mère avant même d’avoir huit ans. Ensuite, en raison de la faillite de l’entreprise de Street, sa famille connaît des difficultés financières. Frias abandonne ses études à 14 ans pour commencer à travailler.
Emploi dans le service public et Révolution de 1932
[modifier | modifier le code]Le premier emploi de Frias, en 1926, a été coursier dans la Compagnie de Gaz de São Paulo, qui appartenait comme la plupart des services publics de l’époque à des chefs d’entreprise anglais. En trois mois, il a reçu une promotion comme mécanographe (opérateur de machines de comptabilité).
En 1930, il a accepté un poste aux Impôts du gouvernement de São Paulo, afin d’organiser la confection mécanique des impôts. Pour augmenter son revenu, il vendait des radios la nuit. En 1940, il était déjà directeur du département d’État du Service Public, répondant pour la direction de Comptabilité et planification.
Bien que sceptique envers la politique, Frias s’engage dans les troupes de la révolution constitutionnaliste qui éclate en . Il reste deux mois à Cunha, dans la région de Vale do Paraíba, où il passe son anniversaire dans les tranchées, participe à des escarmouches et voit mourir certains de ses compagnons.
Banque Nationale Immobilière
[modifier | modifier le code]Frias commence à se lancer dans les affaires à partir du début de la décennie des années 1940. En 1943, il est un des actionnaires-fondateurs de la BNI ( Banque Nationale Immobilière, plus tard, Banque Nationale Interaméricaine), dirigée par Orozimbo Roxo Loureiro. Comme directeur du portefeuille immobilier, il construit plus d’une dizaine d’immeubles, parmi lesquels le Copan, bâtiment projeté par Oscar Niemeyer qui deviendra un des symboles de São Paulo.
En 1955, Frias quitte la BNI pour divergence de vues. Six mois plus tard, la banque est acquise par Bradesco, après être mise en liquidation.
Autres activités antérieures à Folha
[modifier | modifier le code]En 1953, Frias fonde sa propre entreprise, la Transaco (Transactions commerciales), une des premières firmes spécialisées dans la vente d’actions directement au public. Il traduit en portugais le livre Du fracas au succès dans l’art de vendre, classique commercial du nord-américain Frank Bettger, et organise des cours de ventes inédits au Brésil pour une équipe qui comprend jusqu’à 500 vendeurs.
Dans cette période, Frias se marie de nouveau, avec Dagmar de Arruda Camargo, qui avait déjà une fille d’un mariage antérieur, Maria Helena, et avec qui il a trois enfants (Otavio, Luiz et Maria Cristina).
En 1954, le chef d’entreprise achète une petite maison de campagne dans les environs de São José dos Campos (environs de São Paulo), qui en peu de temps se transforme en ferme et par la suite en une entreprise avicole de taille. La ferme Itambi réussit à maintenir une exploitation de 2 millions de volailles : actuellement qui se consacre seulement au bétail[pas clair].
En 1961, associé au chef d’entreprise Carlos Caldeira Filho, Frias a fondé la gare routière de São Paulo, la première dans le genre. Elle fonctionnera jusqu’en 1982, quand fut inauguré le terminal routier de Tietê, dans la zone nord de la ville.
Folha
[modifier | modifier le code]Le , Frias et Caldeira ont acheté Folha de S.Paulo, qui disputait avec le Diário de S.Paulo la position du second journal de la capitale de São Paulo (le premier était O Estado de S.Paulo) et qui traversait une période de difficultés financières.
Les partenaires ont passé les années suivantes à investir dans la réorganisation de Folha du point de vue financier/administratif et dans l’infrastructure de l’entreprise. À partir de 1974, la rédaction a été modifiée : le journal qui soutiendra le coup d'État de 1964, s’est aperçu de l’ouverture politique du régime militaire et l’a investie dans les dix années suivantes. Folha a endossé l’idée de l’ouverture, a ouvert ses pages pour toutes les tendances d’opinion et a augmenté la teneur critique de ses éditions.
À partir de la fin de 1983, Folha a dirigé entre les moyens de communications du pays la campagne Diretas Já (directes-maintenant). En 1986, il est devenu le plus grand journal quotidien de plus grande circulation dans le pays, condition qui se maintient jusqu’à aujourd’hui.
À la moitié de la décennie de 80, Frias a commencé à transférer l’opération exécutive à ses fils Luiz Frias et Otavio Frias Filho, respectivement président et directeur éditorial du groupe Folha.
En 1991, Frias et Caldeira ont décidé de dissoudre la société qu’ils maintenaient, le premier s’occupant de l’entreprise de communication et le deuxième des autres affaires et biens immobiliers en commun. En 1995, un an après avoir dépassé la barre de un million d’exemplaires les dimanches, Folha a inauguré le Centre Technologique Graphique-Folha, moderne parc d’impression évalué à 120 millions de dollars. En 1996, le groupe Folha a lancé l’univers Online – en ligne (UOL), principal moteur de recherche et d’accès à l’internet du pays.
Décès
[modifier | modifier le code]En , en conséquence d’une chute domestique, le chef d’entreprise a subi une chirurgie pour retirer un hématome crânien. Après sa sortie de l’hôpital lors du réveillon du premier de l’an, ses conditions cliniques se sont empirées, déclenchant une insuffisance rénale grave. Frias est décédé à São Paulo le à 94 ans.
Hommages
[modifier | modifier le code]Lors du 79˚ anniversaire de Folha en , la Chambre des Députés a rendu hommage à Frias en séance solennelle. En 2002, la Fiam (Facultés Intégrées Alcântara Machado) a inauguré la chaire Octavio Frias de Oliveira, avec la programmation de séminaires mensuels, et a donné au publisher de Folha le titre de professeur honoris causa. En , le gouvernement de São Paulo a condécoré[Quoi ?] Frias avec l’ordre de Ipiranga, l’honneur le plus élevé de l’État.
Après la mort de Frias, la Mairie de São Paulo a baptisé de son nom le pont Estaiada qui relie l’avenue Jornalista Roberto Marinho à Marginal Pinheiros, dans la zone sud de São Paulo, ouvert à la circulation en . Le même mois, le gouvernement de l’État a inauguré l’Institut du Cancer de São Paulo Octavio Frias de Oliveira, le plus grand centre oncologique de l’Amérique Latine, dans la zone ouest de la ville.
L’institut, en partenariat avec le Groupe Folha a aussi créé le Prix Octavio Frias de Oliveira, dont l’objectif est d’encourager et de récompenser la production de connaissance nationale dans la prévention et le combat contre le cancer[1].